Au sein du centre d’expertise et d’innovation NuHCaS en Flandre occidentale, des chercheurs et professionnels issus de différentes disciplines travaillent ensemble pour stimuler l’innovation et l’échange de connaissances dans les secteurs de l’alimentation et de la santé. Ellen Fierens de Flanders’ FOOD indique qu’il est prévu d’étendre cette collaboration à d’autres régions d’Europe en 2025.
Il y a six ans, TUA West, POM West-Vlaanderen, la haute école VIVES, ILVO et Flanders’ FOOD ont décidé de lancer ensemble NuHCaS (Nutrition Health Care System). Ils se sont, en effet, heurtés aux mêmes limites et insuffisances dans le lien entre les secteurs de l’alimentation et de la santé. « Ce fossé se ressent à plusieurs niveaux, notamment dans les formations, les politiques et les secteurs, où le partage de connaissances et la compréhension des besoins de part et d’autre font défaut », explique Ellen Fierens, manager de Flanders’ FOOD. « Les chercheurs sont souvent absorbés par leurs projets au sein de leur propre organisation et n’ont pas toujours une vision claire des besoins globaux du secteur, et encore moins de ceux d’un autre secteur. »
L’objectif de NuHCaS est de rapprocher les secteurs de l’alimentation et de la santé afin de favoriser davantage de collaborations. « Cette stratégie permettra de placer l’alimentation plus haut dans les priorités et d’en exploiter pleinement le potentiel », ajoute Ellen Fierens.
Besoins
Ellen Fierens : « Nous avons mené des entretiens avec les secteurs de l’alimentation et de la santé pour mieux comprendre leurs besoins en matière de connaissances, d’innovation et de mise en œuvre. Nous voulions savoir ce dont ils ont besoin pour se renforcer dans les dix prochaines années et mieux exploiter l’alimentation au service d’une population en meilleure santé. »
Une feuille de route a été établie pour les deux secteurs, sur la base de ces entretiens. Elle définit les besoins sous forme de concepts : qualité (matières premières et processus), données (ce que nous mangeons et le lien avec les données de santé), information, éducation et coopération de haut niveau (entre l’industrie agroalimentaire et le secteur de la santé).
Défis
Le défi est désormais de concrétiser pas à pas ces feuilles de route à travers différents projets. « Un projet a, par exemple, été lancé pour étudier comment identifier efficacement ce qu’a mangé chaque résident d’un établissement de soins, et comment associer ces informations à ses données de santé. L’étape suivante consistera à adapter l’alimentation (et les conseils nutritionnels) de manière à avoir un impact positif sur la santé », poursuit Ellen Fierens.
« Un autre exemple est celui d’un projet qui a analysé l’impact de la transformation des aliments sur la qualité des repas. Des recommandations ont ensuite été formulées pour optimiser les étapes de transformation tout au long de la chaîne et mieux les aligner entre elles. Ces résultats sont disponibles sur le site web de NuHCaS. »
Ce ne sont là que quelques exemples de projets en cours ou achevés. D’autres initiatives verront le jour afin de répondre au maximum aux besoins des deux secteurs.
Industrie des ingrédients et de l’alimentation
Ellen Fierens propose quelques recommandations à l’intention de l’industrie des ingrédients et de l’alimentation. « Écoutez le client final ou le maillon suivant de la chaîne, par exemple la cuisine collective qui prépare les repas pour un patient ou le consommateur qui cuisine ou réchauffe chez lui. Comprenez comment leur système fonctionne et assurez-vous que vos produits s’y intègrent parfaitement. Il importe d’adapter les objectifs, les qualités et les méthodes de transformation à la suite du processus. Garantir une qualité constante, optimale et une valeur nutritionnelle adéquate est un défi majeur qui demande encore beaucoup d’efforts. »
Une attention pour l’alimentation
Ellen Fierens constate également que la formation dans le secteur de la santé accorde actuellement peu d’attention à l’alimentation, notamment dans les cursus de médecine générale ou les formations médicales supérieures. « De même, les formations pour cuisiniers (de collectivité) ou ingénieurs en transformation alimentaire abordent très peu l’influence de l’alimentation sur la santé. Il est pourtant essentiel que ces deux professions aient une connaissance de base des liens entre leurs domaines respectifs. »
Divers ministres
Ellen Fierens pointe également une fragmentation politique entre ces disciplines. « Les secteurs et les politiques sont cloisonnés, avec différents ministres pour l’innovation, l’agriculture, les soins et la santé publique, aux niveaux flamand et fédéral, alors qu’une approche intégrée est essentielle pour associer alimentation et santé. Nous devons continuer à faire entendre notre message auprès des différents cabinets : l’alimentation joue un rôle crucial dans les soins de santé et le bien-être. Il est également important d’inclure la perspective des producteurs alimentaires (qu’il s’agisse du secteur primaire, des agriculteurs, du secteur de la transformation ou de l’industrie alimentaire), car leur contribution est essentielle dans cette dynamique. Nous devons maintenir cette communication de manière cohérente. Avec NuHCaS, nous posons ainsi les jalons nécessaires pour faire passer notre vision aux interlocuteurs clés. Les acteurs de terrain adhèrent rapidement à notre vision et nous témoignent leur soutien. »
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